Historique de l’école

Depuis au moins la moitié du XVIIIe siècle, existait à Vielsalm une école paroissiale avec pour écolâtre un jeune vicaire.

On dit que vers 1807, elle comptait jusqu’à une centaine d’élèves venus de Vielsalm et des villages environnants.  

Sa fréquentation était libre et fluctuante… probablement

  • parce qu’elle était payante 
  • parce qu’à la bonne saison, les enfants travaillaient aux champs.

Vers 1633, sur la Grand-Place,  Jean Ruth (greffier à la cour de justice du Comté) s’était bâti cet immeuble pour y abriter les 11 enfants qu’il porta sur les fonts baptismaux de Salm.

Toit à trois pans, un alignement de cinq ouvertures à l’étage, quatre fenêtres et une entrée  centrale au rez-de-chaussée.   On y accédait par deux volées d’escaliers latérales se réunissant en un large pas-de-porte.  Il disposait aussi de caves voutées. Une porte cochère jouxtait la maison.  Elle se situait  à l’endroit du Christ en Croix actuel.

20 mars 1862,  devant le notaire Jeanmart de Namur,  la congrégation des Sœurs de la Providence de Champion achète l’ancienne maison Ruth de Vielsalm à Philippine Lamberty et cela à des conditions avantageuses. Cette maison située place du Marché deviendra le «  Pensionnat  des Sœurs de la Providence ». Elle devra être assurée pour au moins 20 000 francs.

C’est en octobre 1862 que les religieuses inaugureront  le «  Pensionnat des demoiselles ».  Au départ, deux religieuses s’en occupent : Sœur Jude   et    Sœur Maria- Clara.  Les deux classes sont fréquentées par « l’élite sociale de Vielsalm ».

La pension coûte 325 francs et 165 francs pour la demi-pension. On y enseigne le français, le calcul, la couture, la cuisine, la dactylographie, l’anglais,  l’allemand, …

Bien vite, trois autres religieuses viennent les rejoindre : Sœur Valentine, Sœur Marie-Elise et Sœur Anselma (d’origine allemande).  Le pensionnat s’agrandira de classes primaires gratuites (70 filles) et d’une école maternelle (40 enfants).  

Une annexe d’un étage est construite en extension du premier bâtiment. On peut voir neuf fenêtres à l’étage tout comme au rez-de-chaussée.  Il y a donc quatre classes de plus à chaque niveau.

L’école primaire libre pour garçons est née vers 1879.  Elle se tint tout d’abord dans des bâtiments de la rue Général Jacques.  Ces bâtiments appartenaient  tous à la famille Jacquiers de Rosée.  

Les cours étaient donnés particulièrement par des Frères Maristes venus d’Arlon.  

Là, plus encore que chez les filles, les classes étaient très suivies l’hiver car dès les beaux jours jusqu’à la Toussaint, les garçons travaillaient comme : vachers, forestiers, ardoisiers ou briquetiers d’occasion…

C’est probablement un conflit avec le doyen Martilly,  l’aumônier des religieuses, qui incite la maison-mère des religieuses des Sœurs de la Providence de Champion à construire un nouveau pensionnat.

Il domine les Chars-à-Bœufs encore aujourd’hui,  c’est l’actuel  Institut du Sacré Cœur (ISC),  inauguré en 1909.Il accueille l’enseignement secondaire encore en ce jour.

Le bâtiment de la Place du Marché où se trouvait auparavant le  pensionnat des Sœurs de la Providence fut occupé par des religieux allemands : les Frères de la Divine Bonté.  

Ils y donnaient un enseignement professionnel, surtout agricole.  C’est pendant cette occupation que furent construites la classe et les annexes qui servirent de remise à charbon et de bûcher jusqu’en 1945.

1914, une loi instaurant l’obligation scolaire pour les enfants de 6 à 14 ans. La fréquentation de l’école va donc être plus régulière.  C’était l’époque de la guerre et on dit même que les occupants allemands ramenaient à l’école tout enfant trouvé en ville pendant la journée !

L’ A.S.B.L. «  Les Œuvres Paroissiales » qui était déjà propriétaire du Cercle, acheta l’école de la Place du Marché lors d’une vente publique. C’était en 1921. C’est à cette époque que les garçons viennent retrouver les filles dans les classes de la Place du Marché.  Leur école reste séparée de celle des filles et nomme toujours son propre directeur.  Désormais, elles recevront un nom commun : celui d’école libre.

En 1928, monsieur Raymond Guillaume remplace madame Alice Tinan comme intérimaire.  L’école des garçons est menacée, il n’y a plus que 18 élèves et il en faut 20 pour que les subsides continuent d’arriver.  Quelques élèves venus des Séminaires de Bastogne et Virton tout comme le frère de l’instituteur sauveront l’école.  A cette époque, chez les filles, il y avait la classe maternelle de Sœur Eustelle, les deux classes primaires tenues par les Sœurs Elise et Eudoxie et le 4ième degré tenu par Sœur Aloysine.

En 1930, l’école des garçons qui avait été menacée deux ans plus tôt compte une classe de 50 élèves.  Cela permet d’envisager un dédoublement.  Le vicaire de l’époque fit tout son possible pour légaliser la situation.  L’inspection officielle exigeait du mobilier et une cour de récréation particulière. Monsieur le Baron Jacquiers de Rosée fournit les 5000 francs nécessaires.  Les titulaires de cette 2ième classe furent 

  • Freddy Bungart de 1930 à 1931
  • Marcel Pierre (de Saint Léger) de 1931 à 1936
  • Henri Gillet (de Glaireuse) de 1936 à 1944Une 3ième classe ouverte de 1942 à 1944 fut tenue par Joseph Gaillot de Beho qui fut victime de l’Offensive des Ardennes.

Côté finances, l’Ecole libre de la Place du Marché fut adoptée par le conseil communal du 12 mai 1934 pour une période de 10 ans.  

  • Les fournitures scolaires,
  • Le chauffage,
  • L’entretien des locaux, 

étaient pris en charge par la commune.

Cette adoption se poursuivit jusqu’à ce qu’un refus du conseil communal y mette fin en 1958.

C’était  l’année du Pacte scolaire, lequel résolut bien des problèmes.                         (cfr Pacte scolaire de 1958)

Le Pacte scolaire de 1958 En 1958, un gouvernement bipartite, comprenant les sociaux chrétiens et les libéraux, accède au pouvoir sous la direction de Gaston Eyskens Le 6 novembre 1958, un Pacte scolaire règle le problème en donnant satisfaction aux 2 parties. Il prévoit : Que l’Etat apporte une aide effective à toutes les formes reconnues d’enseignement La gratuité de la scolarité aux niveaux gardien, primaire et secondaire dans les institutions de l’Etat et dans celles qu’il subventionne (notamment l’enseignement libre) Le contrôle des subventions accordées par une « Commission du Pacte scolaire » Il reconnait le libre choix entre la morale et la religion. Pour respecter ce choix, le Pacte instaure dans les écoles officielles, 2 heures obligatoires par semaine de religion ou de morale laïque. Le pays est désormais débarrassé d’une querelle qui a duré plus d’un siècle et qui aurait peut-être pu lui être épargnée sans les décisions maladroites de Guillaume 1er avant l’indépendance du pays. En effet, si le roi de Hollande n’avait pas, en tant que calviniste, prétendu affaiblir le clergé catholique en mettant la main sur l’enseignement, il paraît fort probable que l’Eglise ne se serait pas préoccupée outre mesure de l’instruction publique … La hache de guerre a-t-elle été enterrée pour autant ? Non, bien sûr ! Après s’être querellés pendant des décennies entre croyants et laïques, les Belges vont donner au problème scolaire une tournure linguistique. Mais ça, c’est une autre histoire qui n’est pas encore près d’être résolue ! Signature du Pacte Scolaire.
Source     www.histoire-des-belges.be/guerre-scolaire/le-pactescolaire-de-1958

C’est aux alentours de 1939, suite aux instances du doyen Pierrard, que les deux écoles de la Place du Marché prirent le nom d’école Saint-Joseph, nom qui est encore le sien à ce jour !

1958, l’école compte une centaine d’élèves et six classes.  

Mademoiselle Annie Klénes de  Salmchâteau (entrée en 1939) tenait la classe gardienne : jusqu’à 45 enfants en été.

Sœur Eléonore et mademoiselle Derochette tenaient les classes des filles.

Monsieur Monfort de Sart (entré en 1944) deviendra l’année suivante le directeur des 3 classes des garçons.

En 1959, il y aura aussi un cours d’apprentissage et dès 1960, un cours de patronat.

Les années 1970… furent celles du changement. 1971, monsieur Monfort devient chef d’école.  Il y a 2 classes maternelles et 7 primaires. (une de ces 7 classes se tient au Pensionnat (ISC)  et accueille des élèves germanophones qui font leurs études en français.  Ce fut aussi l’époque de l’installation du chauffage central ( 1969)  par Mr Roth et ses fils et de l’aménagement des cours.  

Monsieur le Doyen Pechon était alors au Pouvoir Organisateur.

La dernière religieuse de Sœurs de la Providence ayant travaillé à l’école Saint-Joseph fut Sœur Jeanne Bauvin. (de 1959 à 1981)

En 1978, nait un projet d’extension.  Les architectes concepteurs sont Luc Halbardier et Michel Counson.  Trois classes, un réfectoire, une petite cuisine, une salle de gymnastique, un bureau, des sanitaires… Les nouveaux  bâtiments seront concrétisés en 1981-1982.  

L’inauguration officielle se fera en juin 1982. L’école Saint-Joseph compte à ce moment-là, 260 élèves répartis dans 11 classes.

Août 2010, un dossier est introduit afin de rénover les infrastructures existantes.  Monsieur Lattenist du SIEC vient pointer le doigt sur nos besoins.  Le but étant de donner à chacun un espace plus confortable et plus agréable.  Les études seront confiées à l’association momentanée de : Laurent Delcominette et de Pierre-Alain Bernard.

Début 2017, le dossier avance lentement mais sûrement…